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Chapitre 4
Quand la mort nous sépare ...
-"YUMIE !"
May criait de tous ses poumons, les larmes coulant sur ses joues. Les mains pleines de sang, elle serrait contre elle le corps sans vie de Yumie. Plus loin, Midori était allongée sur le sol, entourée d'une multitude de fleurs étranges, inconsciente.
Soudain, les nuages se dispersèrent et laissèrent passer un unique rayon lumineux, braqué sur Yumie. Cette dernière, comme absorbée par ce halo de lumière, s'envola, puis disparut. May n'en revenait pas :
-"Mais que ce passe-t-il ? Pourquoi ...?"
Elle n'arrivait pas à prononcer d'autres mots tellement ses sentiments se bousculaient : la tristesse bien sûr, l'angoisse, la peur, l'incompréhension, mais également une haine incommensurable pour Midori .
Elle tourna la tête et regarda cette dernière. Elle avait tout anéanti. Sa joie. Son amitié. Sa vie. Elle se leva, et marcha en direction de la jeune fille évanouie. La colère crispait son visage. Elle s'arrêta à quelques centimètres du corps de Midori. Pfft, qu'elle avait été naïve. Oui, naïve de croire que cette fille, qu'elle venait à peine de rencontrer, puisse être son amie. Naïve de lui avoir fait confiance. Elle voulait que Midori souffre. Oui, qu'elle souffre autant qu'elle. Elle voulait la tuer.
-"Mais il ne faut pas, se dit-elle. Ce serait lui rendre service. Il faut qu'elle vive avec ça. Qu'elle vive avec ce qu'elle a fait. Qu'elle vive avec le meurtre qu'elle a commis, qui la rongera jusqu'à l'anéantir."
Alors May se leva, détourna le regard du corps de la jeune fille, et partit, avec un sentiment de colère, pire, de rage, lui serrant le coeur.
***
Yumie eut d'abord l'impression de s'envoler. Ensuite, se fut des coups. Des coups violents. Mais toujours accompagné de cette musique, lente et étrangement crispante. De nouveau des coups. Elle avait mal. Elle ne sentait plus aucun membre de son corps. Puis il n'y eût plus de musique. Ses oreilles bourdonnaient. Au loin, un son. Non, une voix. Une voix qui criait mais qu'elle entendait à peine. Cette voix criait son nom. Elle voulut répondre, elle connaissait cette voix. Mais elle n'y parvint pas. C'est comme si elle était dans un songe. Le monde autour d'elle était flou, les sons étaient sourds. Puis elle vit une lumière. Elle, elle la voyait très bien. Et, au loin, elle vit une forme. La lumière, trop forte, ne permettait pas de la distinguer clairement. Alors elle se dirigea vers cette forme. Yumie ne marchait pas, elle flottait. La forme devint plus nette. C'était une silhouette. Oui, une silhouette de femme. La peau claire, vêtue de blanc, elle dégageait une forte lumière, et Yumie, comme hypnotisée par cette aveuglante lumière, avançait vers elle. La silhouette tendit une main vers la jeune fille, et elle tenta de l'empoigner. Mais à peine avait-elle frôlé les doigts de la femme qu'elle fut emportée dans un tourbillon de lumière. Elle tournait, tournait de plus en plus vite. Maintenant, elle tenait fermement la main de la femme au halo lumineux, mais ne parvenait cependant pas à distinguer son visage. Puis elle fut éblouie par une lumière bien plus forte que celle de la femme.
Yumie ouvrit les yeux. Elle avait toujours ce sentiment d'être dans un rêve. Elle se leva, et regarda autour d'elle. C'était ... étrange. Il n'y avait rien. Le ciel bleu s'étendait à perte de vue, sans nuages. Elle ne vit pas de soleil, mais pourtant, tout était clair et lumineux autour d'elle. Au sol, de l'herbe. Elle était parsemée d'une multitude de fleurs bleues scintillantes. Elle se retourna, et vit quelque chose. C'était un arbre. Un arbre immense, au creux duquel se trouvait un siège. Et sur ce siège, il y avait quelqu'un. C'était la femme que Yumie avait vu tout à l'heure. Mais cette fois, on la voyait distinctement. Elle semblait jeune, et était vêtue d'une longue robe blanche parsemée de diamants. Derrière elle, un voile, paraissant infini. Ses cheveux lui tombant jusqu'aux pieds étaient clairs, et nuancés de vert, de bleu et de jaune. Et puis Yumie vit ses yeux. Des yeux semblant la regarder, mais l'absence de pupille ne parvenait pas à le confirmer. Des yeux si grands que l'on ne pouvait voir qu'eux. Des yeux indescriptibles. Puis une voix, douce et calme, retentit et dit :
-"Bonjour Yumie. Bienvenu dans le Néant."
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Commentaires
3chouchoulaJeudi 5 Mars 2015 à 21:005Nono pullipLundi 2 Janvier 2017 à 12:29
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J'addord !!!!